Au
terme des mille ans le Fils de Dieu redescend sur la terre, accompagné de la
multitude des rachetés et d’un cortège d’êtres angéliques. Du haut de la
nue, en sa majesté terrifiante, il ordonne aux impénitents de se relever de la
tombe pour recevoir leur rétribution. Ils sortent de la terre nombreux comme le
sable de la mer. Quel contraste avec les bienheureux de la première résurrection
! Les justes étaient revêtus
d’une beauté et d’une jeunesse éternelles : les injustes portent les
stigmates de la maladie et de la mort.
Tous
les yeux tournés vers la gloire qui enveloppe le Fils de Dieu, d’une seule
voix, la multitude des perdus s’écrie : “ Béni soit celui qui vient au nom
du Seigneur ! ”Ce n’est point un sentiment d’amour pour Jésus qui leur
inspire ce cri. C’est la puissance de la vérité qui l’arrache de leurs lèvres.
Ils sont sortis de la tombe tels qu’ils y étaient descendus : animés d’un
esprit de haine et de révolte contre Dieu. Aussi n’est-il pas question
d’une nouvelle épreuve pour racheter leur passé. L’expérience serait
inutile. Toute une vie de péché n’a pas attendri leurs cœurs. Si une seconde
occasion leur était accordée, ils s’en serviraient, comme de la première,
pour éluder les exigences de Dieu et lui faire la guerre.
Jésus-Christ s’arrête sur la montagne des Oliviers d’où il est monté
au ciel après sa résurrection, et où les anges ont réitéré la promesse de
son retour. “ L’Eternel, mon Dieu, viendra, dit le prophète, et tous ses
saints avec lui. ” “ Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des
Oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l’orient ; la
montagne des Oliviers se fendra par le milieu ... et il se formera une très
grande vallée.” “ L’Eternel
sera roi de toute la terre ; en ce jour-là, 1’Eternel sera le seul Eternel, et
son nom sera le seul nom . ” (Zacharie 14 : 5, 4, 9.)
Alors la nouvelle Jérusalem, éclatante de splendeur, descend du ciel et
s’installe en un lieu purifié et préparé pour la recevoir. Puis le Rédempteur,
accompagné de son peuple et de ses anges, fait son entrée dans la sainte cité.
Et maintenant Satan va se préparer a une lutte suprême en vue de
s’emparer de l’empire du monde. Pendant qu’il était privé de sa
puissance et dans l’incapacité de nuire, le Prince des ténèbres était
sombre et abattu. Mais à la vue des injustes ressuscités, lorsqu’il se voit
entouré de leur multitude innombrable, il renaît à l’espérance, et, décide
de ne pas abandonner la partie.. Il réunira sous ses étendards toute l’armée
des réprouvés, et, avec leur concours, il tentera de réaliser son dessein.
Les impénitents sont ses captifs. En rejetant le Sauveur, ils se sont placés
sous son sceptre et sont prêts à recevoir ses suggestions et à suivre ses
ordres. Et pourtant, fidèle à sa tactique, le chef des rebelles ne révèle pas ce qu’il est. Il se donne pour le prince légitime de la
terre, et prétend avoir été injustement frustré de ses droits. Se présentant
en libérateur devant ses sujets égarés, il leur assure que sa puissance les a
tirés de la tombe, et leur annonce qu’il est sur le point de les arracher à
la plus cruelle des tyrannies. Le Fils de Dieu s’étant effacé, Lucifer se
met à opérer des miracles pour appuyer ses dires. Il rend le faible fort ;
il inspire à chacun son ambition et son énergie, et propose à ses sujets de
les conduire à l’assaut de l’ennemi et de s’amparer de la cité de Dieu.
Fou d’orgueil et de rage, il donne conscience de leur grand nombre aux
millions de ressuscités, et leur déclare qu’à leur tête il se fait fort de
s’emparer de la ville et de rentrer en possession de son trône et de son
royaume.
Il y a dans cette foule des antédiluviens
qui ont joui d’une longévité extraordinaire. Ces hommes, d’une stature élevée
et d’une rare intelligence, s’étaient soumis à l’empire des anges déchus
et avaient consacré leurs talents et leur science à établir leur propre
gloire. Il en est dont le génie artistique avait fait d’eux les idoles de
leurs contemporains, mais dont la cruauté et les inventions pernicieuses
avaient souillé la terre, oblitéré l’image de Dieu en l’homme et provoqué
leur extirpation par le déluge. Là se trouvent des capitaines qui n’ont
jamais perdu une bataille, des guerriers fiers et ambitieux dont l’approche
faisait trembler les royaumes. La mort ne les a pas changés. En sortant de la
tombe, ils reprennent le cours de leurs pensées là où ils les avaient
abandonnées, et restent altérés de la même soif de vaincre leurs ennemis.
Après avoir tenu conseil avec
ses anges, Satan délibère avec ces rois et ces puissants conquérants.
Evaluant ensemble leur force numérique, ils estiment que l’armée enfermée
dans l’enceinte de la ville d’or est peu considérable comparée à la leur,
et que la victoire est possible. En conséquence, des plans sont arrêtés pour
s’emparer des richesses et de la gloire de la nouvelle Jérusalem, et l’on
se dispose immédiatement à les mettre à exécution. D’habiles armuriers
fabriquent les instruments de guerre. Des chefs militaires, célèbres par leurs
exploits, organisent ces foules de soldats en divisions et en corps d’armées.
Enfin,
le signal de l’attaque est donné, et l’on voit s’ébranler une armée
innombrable, armée telle que jamais conquérant n’en a rêvé de pareille, et
qui dépasse en combattants les forces réunies de toutes les guerres de
l’histoire. En vue de la lutte finale, les anges déchus ont également
rassemblé leurs légions. Satan, le plus puissant des guerriers, ouvre la
marche. Des rois et de grands capitaines forment son état-major. La multitude
suit, organisée en phalanges incommensurables dont chacune obéit à un chef.
Ces masses compactes s’avancent avec une précision militaire sur la surface
raboteuse et accidentée de la terre et investissent la nouvelle Jérusalem
qu’elles se préparent à prendre d’assaut.
Sur
l’ordre de Jésus, les portes de la Cité d’or se ferment et le Fils de Dieu
apparaît de nouveau à la vue de ses ennemis. Bien au-desus de la ville, sur
une plate-forme d’or étincelant, est dressé un trône très élevé. Le Fils
de Dieu y est assis, entouré des sujets de son royaume. Aucune langue ne peut
rendre, aucune plume ne peut décrire la magnificence du Sauveur enveloppé de
la gloire du Père éternel. Cette gloire emplit la cité de Dieu, rayonne
au-delà de ses murs et inonde la terre entière.
Tout
près du trône se trouvent placés ceux qui, d’abord zélés pour la cause de
Satan, puis, véritables brandons arrachés du feu, ont servi leur Dieu avec une
grande ferveur. Après eux se tiennent ceux qui manifestèrent un caractère chrétien
au milieu de l’imposture et de l’incrédulité, ceux qui ont honoré la loi
de Dieu quand le monde chrétien la déclarait abolie ; puis les millions de fidèles
qui, dans tous les siècles, ont été immolés pour leur foi. Enfin vient une
“ grande foule, que personne ne peut compter, de toute nation, de toute tribu,
de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant
l’agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. ”
(Apocalypse 7 : 9.) Pour eux tous, le combat est terminé : ils ont remporté la
victoire ; ils ont achevé la course, ils ont atteint le but. Les palmes
qu’ils portent sont l’emblème de leur triomphe, et leurs robes blanches
symbolisent la justice immaculée du Christ qui est maintenant la leur.
Un
chant de louanges auquel se joignent les séraphins et les anges, et qui se répercute
à l’infini sous les voûtes du ciel, est alors entonné par les rachetés :
“ Le salut est à notre Dieu, qui est assis sur le trône et à l’agneau !
” (Apocalypse 7 : 9.) Devant le
spectacle de la puissance et de la malignité de Lucifer, les rachetés
comprennent mieux que jamais que seul le Sauveur a pu leur donner la victoire.
Dans cette glorieuse multitude, personne ne s’attribue le salut ; personne ne
prétend avoir vaincu par sa force ou sa vertu. Les élus ne mentionnent pas ce
qu’ils ont fait ou enduré. La pensée et la note dominante de chaque hymne,
c’est que “ le salut est à notre Dieu ... et à l’agneau ” .
Et
l’on assiste au couronnement définitif du Fils de Dieu en présence des
habitants de la terre et du ciel. Investi de la puissance et de la majesté suprêmes,
le Roi des rois prononce la sentence qui atteint les adversaires de son
gouvernement et exécute ses
jugements contre ceux qui ont transgressé sa loi et opprimé son peuple. “ Je
vis, dit le prophète de Dieu, un grand trône blanc, et celui qui était assis
dessus. La terre et le ciel s’enfuirent devant sa face, et il ne fut plus
trouvé de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se
tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut
ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres,
d’après ce qui était écrit dans ces livres. ” (Apocalypse 20 : 11, 12.)
Dès
que les livres sont ouverts, et que les regards de Jésus se portent sur les
injustes, ceux-ci sont conscients de tous les péchés qu’ils ont commis. Ils
voient exactement l’endroit où leurs pieds se sont écartés du sentier de la
pureté et de la sainteté ; ils comprennent jusqu’à quel point l’orgueil
et la révolte les ont portés à violer la loi de Dieu. Les tentations caressées,
les bénédictions détournées de leur but, les messagers de Dieu méprisés,
les avertissements rejetés, les vagues de miséricorde refoulées de leurs cœurs
obstinés et impénitents — tout cela leur apparaîtra comme écrit en lettres
de feu.
Au-dessus
du trône, sous l’emblème de la croix, on voit passer dans une série de
tableaux panoramiques les scènes de la tentation et de la chute d’Adam, et
toutes les phases successives du grand plan de la rédemption. L’humble
naissance du Sauveur; son enfance et son adolescence toutes de candeur et d’obéissance
; son baptême dans le Jourdain ; son jeûne et sa tentation dans le désert;
son ministère public révélant aux hommes les bienfaits du ciel ; ses journées
remplies d’actes de bonté et de miséricorde ; ses nuits de prière et de
veille solitaires dans la montagne ; les complots, fruits de l’envie et de la
haine, qui récompensaient ses bienfaits ; l’angoissante et mystérieuse
agonie de Gethsémané où il porta le poids écrasant des péchés du monde ;
les heures nocturnes au milieu d’une foule meurtrière, et les sinistres événements
de cette nuit d’horreur : la désertion de ses disciples bien-aimés ; la
violence de la soldatesque le long des rues de Jérusalem ; les clameurs de la
foule ; les comparutions chez Anne, au palais de Caïphe, au tribunal de Pilate,
et devant le lâche et cruel Hérode ; les sarcasmes, les injures, la
flagellation, la condamnation à mort : tout cela défile avec une réalité
saisissante.
Puis
sous les yeux de la multitude frémissante passent les scènes finales des
annales humaines. On voit le doux Martyr fouler le sentier qui mène au Calvaire
; le Roi du ciel est cloué sur un bois d’infamie ; des prêtres hautains et
une vile populace insultent à son agonie. Au moment où le Rédempteur expire,
des ténèbres surnaturelles envahissent la scène ; la terre frissonne, les
rochers se déchirent. Dans ce redoutable scénario, tout est d’une poignante
exactitude. Satan, ses anges et ses sujets — qui reconnaissent leur œuvre
— ne peuvent en détourner les regards. Chacun des acteurs de ce drame se
reconnaît dans le rôle qu’il y a joué. Hérode, qui massacra les innocents
de Bethléhem en tentant de faire mourir le Roi d’Israël ; l’infâme Hérodias,
qui chargea sa conscience du sang de Jean-Baptiste ; Pilate, faible et
opportuniste ; les soldats ricaneurs ; les sacrificateurs, les chefs et la foule
en démence, qui criaient: “ Que son sang soit sur nous et sur nos enfants!
” — tous voient l’énormité de leur faute. Ils tentent en vain de se dérober
à la vue de celui dont l’éclat surpasse la lumière du soleil, tandis que
les rachetés jettent leurs couronnes aux pieds de Jésus, en s’écriant : “
Il est mort pour moi ! ”
Dans
la foule des rachetés, parmi les apôtres du Christ, on remarque l’héroïque
Paul, l’ardent Simon Pierre, Jean
le disciple aimant et bien-aimé, leurs fidèles convertis, et avec eux
l’immense cortège des martyrs. Mais, en dehors des murailles, en compagnie
d’êtres vils et abominables, on voit ceux qui les ont persécutés, emprisonnés
et mis à mort. Néron, ce monstre de vice et de cruauté, contemple la joie et
la gloire de ceux qu’il torturait autrefois et dans les souffrances desquels
il trouvait un satanique plaisir. Sa mère, qui est là aussi, peut voir que les
défauts transmis à son fils, et les passions encouragées et développées
chez lui par son influence et son exemple, ont eu pour résultat des crimes qui
ont fait frémir le monde.
Là
sont des prélats et des prêtres de Rome qui se disaient ambassadeurs du
Christ, et recouraient au chevalet, à la prison et aux bûchers pour asservir
les consciences des vrais disciples du Sauveur. Là se trouvent les orgueilleux
pontifes qui se sont élevés au-dessus de Dieu et ont prétendu avoir le droit
de changer sa loi. De soi-disant Pères de l’Eglise — qui doivent maintenant
rendre à Dieu un compte dont ils voudraient bien être dispensés —
constatent, mais trop tard, que le Tout-Puissant est jaloux de sa loi, et
qu’il ne tiendra pas le coupable pour innocent. Ils voient que Jésus-Christ
identifie ses intérêts avec ceux de ses enfants opprimés, et ils sentent la
force de ces paroles : “ Toutes les fois que vous avez fait ces choses à
l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez
faites. ” (Matthieu 25 : 40.)
Tous
les impénitents sont à la barre du tribunal divin sous l’inculpation de
crime de haute trahison contre le gouvernement du ciel. Personne n’est là
pour plaider en leur faveur ; ils sont sans excuse et la peine de la mort éternelle
est prononcée contre eux.
Il
est désormais évident que le salaire du péché n’est ni une noble indépendance
ni la vie éternelle, mais l’esclavage, la ruine et la mort. Les méchants
voient ce qu’ils ont perdu par leur vie d’insoumission. Ils ont méprisé le
poids éternel d’une gloire infiniment excellente qui leur était offerte.
Combien elle leur paraît désirable aujourd’hui ! “ Tout cela, s’écrie
l’âme perdue, j’aurais pu le posséder, mais j’ai jugé bon d’y
renoncer. Etrange aberration ! J’ai échangé la paix, le bonheur et la gloire
contre la douleur, l’infamie et le désespoir. ” Tous voient que leur
exclusion du ciel est juste. Ils ont dit eux-mêmes par leur manière de vivre :
“ Nous ne voulons pas que ce Jésus règne sur nous. ”
Comme
fascinés, les perdus ont suivi des yeux le couronnement du Fils de Dieu. Ils
voient dans ses mains les tables de la loi divine, les statuts qu’ils ont méprisés
et transgressés. Ils assistent aux transports de ravissement et d’adoration
des rachetés. Ils entendent leur cantique dont les ondes mélodieuses, montant
de la sainte Cité, passent sur la mer humaine qui l’entoure. Alors, tous
ensemble, ils s’écrient d’une même voix : “ Tes œuvres sont grandes et
admirables, Seigneur Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables,
roi des nations ! (Apocalypse 15 : 3.) Et
tombant sur leurs faces, ils adorent le Prince de la vie.
Satan
semble paralysé. En contemplant la gloire et la majesté du Fils de Dieu,
l’ancien “ chérubin oint pour
protéger ” se souvient d’où il est tombé. Quelle chute pour ce séraphin,
pour ce “ fils de l’aurore ”
! Il se voit banni pour toujours des conseils dont il était autrefois un membre
honoré. Debout auprès du Père, qui voile en ce moment sa gloire, il a vu un
ange glorieux et de haute stature placer la couronne sur la tête de Jésus,
haute fonction qui, il le sait, aurait pu être la sienne !
Il
se souvient des jours de son innocence et de sa pureté ; il revit la paix et la
joie qu’il a éprouvées jusqu’au moment où il s’est permis de murmurer
contre Dieu et de jalouser son Fils. Ses accusations, sa rébellion, ses ruses
mensongères pour s’assurer la sympathie et l’appui des anges, son
obstination à refuser le pardon quand Dieu le lui offrait : tout cela passe
rapidement devant ses yeux. Il récapitule son œuvre parmi les hommes et ses
conséquences : inimitié entre les hommes, haines, guerres et carnages,
naissance et chute des empires, longue succession de tumultes, de conflits et de
révolutions. Il se souvient de son opposition acharnée à l’œuvre du
Sauveur et de ses efforts pour plonger l’homme dans une dégradation toujours
plus profonde. Il voit l’impuissance de ses infernales machinations contre
ceux qui ont placé leur confiance en Jésus. Le royaume qu’il a fondé, fruit
de ses labeurs, n’a été qu’une suite d’échecs et de ruines. Et s’il a
fait croire aux foules qui l’entourent que la cité de Dieu serait une proie
facile, il sait que cela est faux. Au cours de la grande tragédie, il a dû
maintes fois s’avouer vaincu. Il ne connaît que trop la puissance et la
majesté de l’Eternel.
Le
grand rebelle s’est toujours justifié en prétendant que le gouvernement
divin était seul responsable de sa rébellion.C’est à cela qu’il a employé
toutes les ressources de sa puissante intelligence. Il y a travaillé délibérément
et systématiquement,et, à en juger par les multitudes qu’il a amenées à
admettre sa version du grand conflit, son succès a été extraordinaire. Depuis
des milliers d’années, ce chef des révoltés donne à ses sujets l’erreur
pour la vérité. Mais le temps est enfin venu où cette guerre doit cesser, et
où
l’histoire
et le caractère de Satan doivent être dévoilés. Sa dernière tentative pour
détrôner Jésus-Christ, détruire son peuple et s’emparer de la cité de
Dieu a entièrement démasqué le grand séducteur. Ses suppôts assistent à sa
défaite. Les disciples de Jésus, en revanche, contemplent toute l’horreur de
son complot contre le gouvernement de Dieu. Il est l’objet de l’exécration
universelle.
D’ailleurs,
Lucifer voit que sa rébellion volontaire le disqualifie pour le ciel. Il a
employé ses facultés à faire la guerre à Dieu. La pureté, la paix, la
concorde du ciel seraient pour lui une suprême torture. Ses accusations contre
la miséricorde et la justice de Dieu sont maintenant, en effet, réduites à néant.
L’opprobre qu’il a tenté de jeter sur Jéhovah retombe entièrement sur sa
tête. Aussi s’incline-t-il profondément et reconnaît-il la justice de la
sentence qui le frappe.
“
Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint.
Et toutes les nations viendront, et se prosterneront devant toi, parce que tes
jugements ont été manifestés. ” (Apocalypse 15 : 4.)
Tous les problèmes sur la vérité et l’erreur soulevés au cours de
la tragédie des siècles sont maintenant tranchés. Les résultats de la révolte
contre les commandements de Dieu ont été manifestés aux yeux de toutes les
intelligences créées. Les conséquences du gouvernement de Satan, par
opposition à celui de Dieu, sont visibles aux yeux de l’univers. Satan est
condamné par ses propres œuvres. La sagesse, la justice et la bonté de Dieu
sont pleinement établies. Il est clair que, dans ce grand conflit, Dieu n’a
jamais eu en vue que le salut éternel de son peuple et le bien de tous les
mondes qu’il a créés. Durant l’éternité, l’histoire du péché témoignera
que le bonheur des créatures de
Dieu est inséparable de l’obéissance à sa loi. Aussi, en présence de tous
les faits de la grande tragédie, l’univers entier — tant les rebelles que
les saints — s’écrie en chœur : “ Tes voies sont justes et véritables,
roi des nations ! ” “ Toutes tes œuvres te loueront, ô Eternel ! et tes
fidèles te béniront. ” (Psaume 145 : 10.)
Le
grand sacrifice consenti par le Père et le Fils en faveur de l’homme a paru
devant tous les yeux avec une clarté indiscutable. L’heure est venue où Jésus-Christ
va occuper la position qui lui revient, et où il va être
“ élevé au-dessus de toute principauté, de toute puissance et de
tout nom qui peut se nommer ” .
C’est a à cause de la joie qui lui était proposée — celle d’amener
beaucoup de fils à la gloire — qu’il a enduré la croix et méprisé
l’ignominie ” . La douleur et
l’opprobre ont été inconcevables, mais la joie et la gloire le sont
davantage encore. Contemplant les rachetés régénérés à sa propre image, Jésus
reconnaît en chacun d’eux l’empreinte de la divinité et sur chaque visage
les traits de sa propre beauté. Il voit en eux les fruits du “ travail de son
âme, et il est satisfait ” . Alors, d’une voix qui est entendue de toute la
multitude des justes et des méchants, il s’écrie : “ Voici les rachetés
de mon sang ! Pour eux j’ai souffert, et pour eux j’ai donné ma vie. Je
veux qu’ils demeurent en ma présence durant l’éternité. ” De la bouche
de ceux qui, devant le trône, sont vêtus de robes blanches, s’élève ce
chant de louange : “ L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la
puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la
louange ! ” (Apocalypse 5 : 12.)
Satan
a été contraint de reconnaître la justice de Dieu et la suprématie de son
Fils ; mais son caractère n’est point changé. A nouveau, un esprit de rébellion
éclate en lui en un torrent impétueux. Dans sa frénésie, il refuse de
reconnaître sa défaite, et le moment lui paraît venu de faire une tentative
suprême contre le Roi des cieux. Se précipitant au milieu de ses sujets, il
s’efforce de leur inspirer sa fureur, et de les pousser à engager aussitôt
la bataille. Mais parmi les millions d’êtres qu’il a entraînés dans sa révolte,
aucun ne veut plus maintenant reconnaître sa suprématie. Son règne est terminé.
Tout en nourrissant contre Dieu la même haine que lui, les méchants voient que
leur cause est désespérée, et qu’ils ne peuvent rien contre Jéhovah. Leur
rage se tourne alors contre Satan et contre ceux qui l’ont aidé à les
tromper.
“
Parce que tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu, dit le Seigneur,
voici, je ferai venir contre toi des étrangers, les plus violents d’entre les
peuples ; ils tireront l’épée contre ton éclatante sagesse, et ils
souilleront ta beauté. Ils te précipiteront dans la fosse. ” “ Je te fais
disparaître, chérubin protecteur, du milieu, des pierres étincelantes. ... Je
te jette par terre, je te livre en spectacle aux rois. ... Je fais sortir du
milieu de toi un feu qui te dévore, je te réduis en cendre sur la terre, aux
yeux de tous ceux qui te regardent. ...Tu es réduit au néant, tu ne seras plus
à jamais ! ” (Ezéchiel 28 : 6-8, 16-19.)
Toute
chaussure qu’on porte dans la mêlée, tout vêtement guerrier roulé dans le
sang, seront livrés aux flammes, pour être dévorés par le feu. ”
“ La colère de l’Eternel va fondre sur toutes les nations, et sa
fureur sur toute leur armée ; il les voue à l’extermination, il les livre au
carnage. ” “ Il fait pleuvoir sur les méchants des charbons, du feu et du
soufre ; un vent brûlant, c’est le calice qu’ils ont en partage. ” (Esaïe
9 : 4 ; 34 : 2 : Psaumes11 : 6.) Des
flammes de feu descendent du ciel. La terre s’entrouvre ; les armes qu’elle
recèle dans son sein jaillissent de toutes les crevasses. Les rochers mêmes
prennent feu. Le jour est venu, “ ardent comme une fournaise ” , où “ les éléments embrasés se dissoudront, et où la terre
avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée ”. (Malachie 4 : 1 ;
2 Pierre 3 : 10.) Sa surface
ressemble à une masse de métal en fusion, à un immense feu. Il est venu le
temps du “ jugement et de la ruine des hommes impies ”. “ C’est un jour
de vengeance pour l’Eterne1, une année de représailles pour la cause de
Sion. ” (Esaïe 34 : 8 ; voir Proverbes 11 : 31.)
Les
méchants reçoivent leur rétribution sur la terre (Esaïe 34 : 8 ; voir
Proverbes 11 : 31.) Ils “ seront un chaume, et ce jour qui vient les
enflammera, dit l’Eternel des armées ” . (Malachie 4 : 1, vers. de
Lausanne.) Les uns périssent en un
instant, tandis que
d’autres
souffrent durant plusieurs jours. Chacun reçoit “ selon ses œuvres ” . Les
péchés des justes ayant été transférés sur Satan, celui-ci est appelé à
souffrir non seulement pour sa propre rébellion, mais aussi pour tous les péchés
qu’ il a fait commettre au peuple de Dieu. Son châtiment sera infiniment plus
sévère que celui de ses victimes. Après que tous ceux qui se sont perdus par
sa faute auront péri, il continuera encore à vivre et à souffrir. Mais les
flammes purificatrices finiront par avoir raison de tous les méchants, “
racine et rameaux ” . Satan est la racine, ses suppôts sont les rameaux. Les
sanctions de la loi ont été exécutées ; les exigences de la justice sont
satisfaites ; le ciel et la terre, qui en sont témoins, proclament la justice
de Jéhovah.
L’œuvre
de ruine inaugurée par Satan a pris fin à jamais. Durant six mille ans, il a
fait sa volonté. Il a rempli la terre de douleurs, et a fait couler des
torrents de larmes. Sous son règne, toute la création n’a fait que soupirer
et gémir. Maintenant, les créatures de Dieu sont à jamais délivrées de sa
présence et de ses tentations. “ Toute la terre jouit du repos et de la paix;
on éclate en chants d’allégresse. ” (Esaïe 14 : 7.)
Une acclamation de triomphe et de joie monte vers Dieu de tout
l’univers fidèle. “ Et j’entendis comme une voix d’une foule
nombreuse, comme un bruit de grosses eaux, et comme un bruit de forts tonnerres,
disant : Alléluia ! Car le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans
son règne. ” (Apocalypse 19 : 6.)
Pendant
que la terre est changée en un vaste brasier, les justes sont en sécurité
dans la ville sainte. La seconde mort ne peut rien sur ceux qui ont eu part à
la première résurrection. (Voir Apocalypse 20 : 6.)
Dieu, qui est un feu consumant pour les méchants, est pour son peuple
“ un soleil et un bouclier ” . (Psaume 84 : 12.)
“
Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la
première terre avaient disparu. ” (Apocalypse 21 : 1.) Les flammes qui ont
consumé les méchants ont purifié la terre. Toute trace de malédiction
s’est évanouie. Aucun enfer éternellement embrasé ne rappellera aux élus
les terribles conséquences du péché.
Il
en restera toutefois un souvenir : les traces cruelles de sa crucifixion
resteront à jamais visibles à la tête, au côté, aux mains et aux pieds de
notre Rédempteur. En le contemplant dans sa gloire, le prophète s’écrie : “ C’est comme l’éclat de la lumière ; des rayons
partent de sa main ; là réside sa force. ” (Habakuk 3 : 4.)
Cette main, ce côté percé d’où a jailli le flot cramoisi qui a réconcilié
l’homme
avec Dieu, ces blessures où “ réside sa force ” , voilà sa gloire. ”
“ Puissant pour sauver ” par le sacrifice rédempteur, il a aussi la force
d’exercer la justice contre les contempteurs de sa miséricorde. Mais ses plus
hauts titres de gloire seront les marques de son humiliation. Pendant les siècles
éternels, les cicatrices du Calvaire raconteront sa louange et proclameront sa
puissance.
“
Et toi, tour du troupeau, colline de la fille de Sion, à toi viendra, à toi
arrivera l’ancienne domination. ” (Michée 4 : 8 ; Ephésiens 1 : 14.)
Le moment attendu impatiemment par les hommes de Dieu depuis le jour où
les chérubins ont interdit l’accès du paradis est enfin venu ; c’est le
temps “ de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis ” . La terre,
originellement remise à l’homme comme son royaume, livrée par lui entre les
mains de Satan, et si longtemps détenue par cet ennemi redoutable, a été
reconquise grâce au vaste plan de la rédemption. Tout ce qui avait été
confisqué par le péché est récupéré. “ Car ainsi parle l’Eterne1, le
créateur des cieux, le seul Dieu, qui a formé la terre, qui l’a faite et qui
l’a affermie, qui l’a créée pour qu’elle ne fût pas déserte, qui l’a
formée pour qu’elle fût habitée. ” (Esaïe
45 : 18.) Le plan originel de Dieu
lorsqu’il créa la terre est réalisé : celle-ci est désormais la demeure éternelle
des rachetés. “ Les justes posséderont la terre, et y demeureront à
toujours. ” (Psaume 37 : 29, vers. de Lausanne.)
La
crainte de trop matérialiser l’héritage éternel a poussé plusieurs
personnes à spiritualiser, à rendre inconsistantes les promesses qui nous le décrivent
comme notre demeure future. Jésus assura à ses disciples qu’il allait leur
préparer des places dans la maison du Père. Or, ceux qui acceptent les
enseignements de la Parole de Dieu ne sont pas laissés entièrement dans
l’ignorance touchant ces demeures. Néanmoins, les choses que Dieu a préparées
pour ceux qui l’aiment “ sont des choses que l’œil n’a point vues, que
l’oreille n’a point entendues ” . (1 Corinthiens 2 : 9.)
La langue humaine est impuissante pour décrire la récompense des
justes. Seuls pourront s’en rendre compte ceux qui la verront. Notre esprit
borné est incapable de concevoir la gloire du paradis de Dieu.
Dans
les Ecritures, l’héritage des élus est appelé une patrie. (Voir Hébreux 11
: 14-16.) Le divin Berger y conduit son troupeau aux sources des eaux vives.
L’arbre de vie y donne son fruit chaque mois, et les feuilles de cet arbre
sont utilisées par les nations. Des ruisseaux intarissables d’une eau claire
comme le cristal sont bordés d’arbres verdoyants qui jettent leur ombre sur
les sentiers préparés pour les rachetés de l’Eternel. D’immenses plaines
ondulées en collines gracieuses alternent avec les cimes altières des
montagnes de Dieu. C’est sur ces plaines paisibles et le long de ces cours
d’eau vive que le peuple de Dieu, longtemps étranger et voyageur, trouvera
enfin un foyer.
“
Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, dans des habitations sûres,
dans des asiles tranquilles. ” “ On n’entendra plus parler de violence
dans ton pays, ni de ravage et de ruine dans ton territoire ; tu donneras à tes
murs le nom de salut, et à tes portes celui de gloire. ” “ [Les élus] bâtiront
des maisons et les habiteront ; ils planteront des vignes et en mangeront le
fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu’un autre les habite, ils ne
planteront pas des vignes pour qu’un autre en mange le fruit. ... Mes élus
jouiront de l’œuvre de leurs mains. ” (Esaïe 32 : 18 ; 60 : 18 ; 65: 21,
22.)
C’est
alors que “ le désert et le pays
aride se réjouiront ” , que “ la plaine aride sera dans l’allégresse, et
fleurira comme le lis ” . “ Au lieu de l’épine s’élèvera le cyprès,
au lieu de la ronce croîtra le myrte. ” (Esaïe 35 : 1 ; 55 : 13.)
“ Le loup habitera avec l’agneau, et la panthère se couchera avec le
chevreau ; … et un petit enfant les conduira. ” “ Il ne se fera ni tort ni
dommage sur toute ma montagne sainte ” , dit l’Eternel. (Esaïe 11 : 6, 9.)
La
souffrance ne pourra pas exister dans l’atmosphère du ciel. On n’y verra ni
larmes, ni convois funèbres. “ Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni
douleur, car les premières choses ont disparu. ” (Apocalypse 21 : 4.)
“ Aucun habitant ne dit : Je suis malade ! ” (Esaïe 33 : 24.)
“
Couronne éclatante dans la main de l’Eterne1, turban royal dans la main de
ton Dieu ” (Esaïe 62 : 3), la nouvelle Jérusalem sera la métropole de la
terre glorifiée. “ Son éclat sera semblable à celui d’une pierre très précieuse,
d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal. ” “ Les nations
marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire.
” (Apocalypse 21 ; 11, 24.) “
Je ferai de Jérusalem mon allégresse, et de mon peuple ma joie. ” (Esaïe 65
: 19.) “ Voici le tabernacle de
Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu
lui-même sera avec eux .” (Apocalypse 21 : 3.)
Dans
la ville de Dieu “ il n’y aura plus de nuit ” . Nul n’aura besoin de
repos. On ne se lassera pas de faire la volonté de Dieu et de louer son nom.
Nous éprouverons toujours la fraîcheur d’un éternel matin. “ Ils
n’auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera.
” (Apocalypse 22 : 5.) Le soleil
sera éclipsé par une clarté qui n’éblouira pas le regard, mais qui
pourtant surpassera infiniment l’éclat de midi. (Voir Esaïe 30 : 26.)
La gloire de Dieu et de l’agneau inondera la sainte cité d’ondes
incandescentes. Les rachetés circuleront dans la glorieuse
phosphorescence d’un jour perpétuel.
L’apôtre
Jean ne vit “ point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu
tout-puissant est son temple, ainsi que l’agneau ” . (Apocalypse 21: 22.)
Le peuple de Dieu sera admis dans la communion du Père et du Fils. “
Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure. ”
(1 Corinthiens 13 : 12 .) Dans la
nature, dans ses voies envers les hommes, Dieu nous apparaît comme dans un
miroir. Alors, nous le verrons face à face, sans voile. Nous serons en sa présence
et contemplerons sa gloire.
Les
rachetés “ connaîtront comme ils ont été connus ” . L’amour et la
sympathie que le Seigneur a implantés dans nos cœurs trouveront leur emploi le
plus légitime et le plus doux. Une pure communion avec des êtres saints ; une
vie sociale harmonieuse avec les anges et les bienheureux de tous les siècles,
qui ont lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l’agneau ; des liens sacrés
unissant “ la famille ” qui est “ dans les cieux ” à celle qui est “
sur la terre ” — voilà ce qui constituera la félicité des rachetés.
Dans
la nouvelle terre, des intelligences immortelles contempleront avec ravissement
les merveilles de la puissance créatrice et les rnystères de l’amour rédempteur.
Plus d’ennemi rusé et cruel pour nous entraîner loin de Dieu. Toutes nos
facultés pourront se développer, tous nos talents s’épanouir.
L’acquisition de connaissances nouvelles ne fatiguera pas notre esprit, ne
lassera point notre énergie. Les plus grandes entreprises seront menées à
bien ; les plus hautes aspirations seront satisfaites, les plus sublimes
ambitions, réalisées. Et, néanmoins, il y aura toujours de nouvelles hauteurs
à gravir, de nouvelles merveilles à admirer, de nouvelles vérités à
approfondir, mettant à réquisition toutes les facultés de l’esprit, de l’âme
et du corps.
Les
trésors inépuisables de l’univers seront proposés à l’étude des rachetés
de Dieu. Des délices inexprimables attendent les enfants de la nouvelle terre
auprès d’êtres qui n’ont jamais péché, et dont ils partageront la joie
et la sagesse. Dégagés des entraves de la mortalité, ils seront emportés en
un vol inlassable vers les mondes lointains qui ont frémi au spectacle des misères
humaines et entonné des chants de joie chaque fois qu’ils apprenaient le
salut d’un pécheur. Les élus participeront avec eux aux trésors de science
et d’ intelligence accumulés au cours des siècles par la contemplation des
œuvres de Dieu. Ils verront sans voiles les gloires de l’espace infini
constellé de soleils et de systèmes planétaires, parcourant avec ordre leurs
orbites autour du trône de la divinité. Tous les objets de la création, du
plus petit au plus grand, porteront la signature du Créateur et manifesteront
les richesses de sa puissance.
A
mesure qu’ils se dérouleront, les siècles éternels apporteront avec eux des
révélations toujours plus glorieuses de Dieu et de son Fils. Le progrès dans
l’amour, la révérence et le bonheur marchera de pair avec celui des
connaissances. Plus les hommes apprendront à connaître Dieu, plus aussi
grandira leur admiration de son caractère. Et au fur et à mesure que Jésus dévoilera
aux élus les mystères de la rédemption et les résultats du grand conflit
avec Satan, leurs cœurs tressailliront d’amour et de joie, et le chœur de
louanges exécuté par mille millions de rachetés s’enflera, puissant et
sublime.
“
Toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la
mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : A celui qui est
assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire
et la force, aux siècles des siècles ! ” (Apocalypse 5 : 13.)
La
grande tragédie est terminée. Le péché et les pécheurs ne sont plus :
l’univers est purifié. Dans l’immense création, tous les cœurs éprouvent
la même allégresse. Des ondes de vie, de lumière et de joie, jaillissant du
trône du Créateur, envahissent les derniers recoins de l’espace infini. De
l’atome le plus imperceptible aux mondes les plus vastes, tant des êtres animés
que des objets inanimés, s’élève, par la voie de leur beauté incomparable
et de leur joie sans mélange, un cantique d’allégresse proclamant que
DIEU
EST AMOUR.