Esaïe prédit en ces termes
la réforme du jour du repos qui devait s’accomplir dans les derniers jours :
“ Ainsi parle 1’Eternel : Observez ce qui est droit, et pratiquez ce qui est
juste ; car mon salut ne tardera pas à venir, et ma justice à se manifester.
Heureux
Comme le montre le contexte,
cette prophétie appartient à la dispensation chrétienne. “ Le Seigneur,
1’Eternel parle, lui qui rassemble les exilés d’Israël : Je réunirai
d’autres peuples à lui, aux siens déjà rassemblés. ” (Esaïe 56 : 8) C’est l’annonce du rassemblement des
gentils par 1’Evangile. Et c’est sur ceux d’entre eux qui observeront le
jour de repos de 1’Eternel qu’une bénédiction est prononcée. Ainsi,
l’obligation du quatrième commandement va plus loin que l’époque de la
crucifixion, de l’ascension et de la résurrection du Christ ; elle embrasse
le temps où les serviteurs de Dieu annonceront la bonne nouvelle au monde
entier.
Par la plume du même prophète,
le Seigneur donne cet ordre : “ Lie le témoignage et selle la loi parmi mes
disciples ! ” (Esaïe 8 : 16. Trad. littérale, voir version de Lausanne.) Le
sceau de la loi de Dieu se trouve dans le quatrième commandement. Seul entre
les dix, il renferme le nom et les titres du Législateur. Il le proclame Créateur
des cieux et de la terre, et montre ainsi que Dieu seul a droit à notre
soumission et à notre adoration. En dehors de ce précepte, rien dans le décalogue
n’indique de quelle autorité la loi émane. Or, la loi divine ayant été
privée de son sceau lorsque le sabbat en a été éliminé par l’autorité du
pape, les disciples de Jésus sont invités à rétablir ce sceau en rendant au
jour de repos du quatrième commandement sa place légitime comme mémorial du
Créateur, et signe de son autorité.
“ A la loi et au témoignage
! ” Entre les doctrines et les théories contradictoires qui abondent, c’est
la loi de Dieu seule qui décide infailliblement. C’est par elle que toutes
les opinions, toutes les doctrines et toutes les théories doivent être jugées.
“ Si l’on ne parle pas ainsi, dit le prophète, il n’y aura point
d’aurore pour le peuple.” (Esaïe 8 : 20.)
Cet ordre est aussi lancé :
“ Crie à plein gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une
trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités, à la maison de Jacob ses péchés
! ” Ce n’est pas un monde méchant, c’est celui que Dieu appelle “ mon
peuple ” , qui est repris pour ses transgressions. Le Seigneur dit encore :
“ Tous les jours ils me cherchent, ils veulent connaître mes voies ; comme
une nation qui aurait pratiqué la justice, et n’aurait
pas abandonné la loi de son Dieu. ” (Esaïe 58 : 1, 2.) Il s’agit de personnes qui se croient justes et qui
semblent s’intéresser vivement au service de Dieu, mais la censure sévère
et solennelle de celui qui sonde les cœurs leur apprend qu’elles foulent aux
pieds ses divins préceptes.
Et le prophète précise
comme suit le commandement qui a été abandonné : “ Les tiens rebâtiront
sur d’anciennes ruines ; tu relèveras des fondements antiques ; on
t’appellera réparateur des brèches, celui qui restaure les chemins, qui rend
le pays habitable. Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, pour ne pas faire
ta volonté en mon saint jour, si tu fais du sabbat tes délices, pour
sanctifier l’Eterne1 en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant
point tes voies, en ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours,
alors tu mettras ton plaisir en 1’Eternel. ” (Esaïe 58 : 12, 13.)
Cette prophétie s’applique aussi à notre temps. Une brèche a été
faite à la loi de Dieu quand Rome a changé le jour du repos. Mais le temps de
la restauration de cette institution divine est maintenant venu. II faut que la
brèche soit réparée et que les fondements antiques soient relevés.
Sanctifié par l’exemple et
la bénédiction du Créateur, le sabbat, septième jour de la semaine, a été
observé, en Eden, par Adam et Eve dans leur état d’innocence ; puis par Adam
déchu, mais repentant, lorsqu’il fut chassé du paradis. Il a été observé
par tous les patriarches, depuis Abel jusqu’à Noé, le juste, et le fut au
temps d’Abraham et de Jacob. Au cours de la captivité en Egypte, un grand
nombre de membres du peuple élu perdirent la connaissance de la loi de Dieu au
milieu de l’idolâtrie générale. Puis, lors de la délivrance d’Israël,
pour lui faire connaître sa volonté immuable et le porter à lui obéir à
toujours, Dieu proclama sa loi devant Ia multitude réunie au pied du Sinaï, au
milieu de scènes d’une impressionnante grandeur.
Depuis ce temps-là jusqu’à
maintenant, la loi de Dieu et le quatrième commandement ont été connus,
conservés et observés sur la terre. Bien que 1’“ homme de péché
” ait réussi à fouler aux pieds le jour choisi de Dieu, il a toujours
été honoré, même dans les jours
les plus sombres, par des âmes fidèles qui vivaient à l’écart du monde.
Depuis la Réforme, chaque génération a connu des observateurs du septième
jour. En dépit des moqueries et de la persécution, un témoignage constant a
été rendu à la perpétuité de la loi de Dieu et à l’obligation sacrée du
jour de repos de la création.
Ces vérités, telles
qu’elles sont présentées dans le quatorzième chapitre de l’Apocalypse (v.
6-12) en rapport avec “ l’Evangile éternel ” , caractériseront
1’Eglise de Jésus-Christ au moment de son retour. Voici, en effet, le résultat
de la proclamation du triple
Les fidèles qui
accueillaient la lumière sur le sanctuaire et l’inviolabilité de la loi de
Dieu furent remplis d’admiration et de joie en voyant la beauté et
l’harmonie de ces vérités. Impatients de faire part au monde chrétien de
leurs précieuses lumières, ils s’imaginaient qu’ils seraient reçus avec
enthousiasme. Mais ces vérités, qui les eussent mis en désaccord avec la société,
furent mal accueillies par un grand nombre de ceux qui se disaient disciples du
Christ. L’obéissance au quatrième commandement exigeait un sacrifice que la
majorité n’était pas disposée à consentir.
En entendant présenter les
droits du septième jour, plusieurs raisonnaient de la façon suivante : “
Nous avons toujours, de même que nos pères, observé le dimanche ; un grand
nombre d’hommes excellents et renommés pour leur piété l’ont aussi observé
et sont morts en paix. S’ils étaient dans la bonne voie, nous y sommes aussi.
L’observation de ce nouveau jour de repos nous brouillerait avec le monde et
nous priverait de toute influence sur notre entourage. Que peut faire un petit
groupe d’observateurs du septième jour contre tout un monde d’observateurs
du dimanche ? ” C’est par des arguments du même genre que les Juifs
tentaient de justifier leur rejet de Jésus. Leurs pères avaient été bénis
de Dieu en offrant leurs sacrifices ; pourquoi leurs enfants
n’obtiendraient-ils pas le salut de la même manière ? Au temps de Luther, de
même, les papistes disaient que de vrais chrétiens étaient morts dans la foi
catholique, et que, par conséquent, leur religion était suffisante pour
assurer le salut. Un tel raisonnement aboutit à la suppression de tout progrès
dans la foi et la vie religieuse.
Plusieurs avançaient que
l’observation du dimanche était une doctrine et un usage séculaires et
universels de 1’Eglise. On leur répondait en démontrant que le sabbat et son
observation sont plus anciens et plus universels encore, puisqu’ils sont aussi
vieux que le monde, et possèdent la sanction des anges et du Créateur.
C’est, en effet, quand les fondements de la terre furent posés, alors que les
étoiles du matin entonnaient des chants d’allégresse et que les fils de Dieu
poussaient des acclamations, que furent jetées les bases du jour du repos. (Job
38 : 6, 7 et Genèse 2 : 1-3) Cette
institution, qui ne se réclame d’aucune tradition, d’aucune autorité
humaine, qui fut établie par l’ancien des jours et consacrée par sa Parole
éternelle, a certainement des droits à notre vénération.
Lorsque la réforme du jour
du repos fut publiquement présentée, des pasteurs en renom s’efforcèrent de
calmer les consciences inquiètes en tordant le sens des Ecritures. Et ceux qui
ne sondaient pas le saint Livre pour eux-mêmes acceptèrent volontiers des
conclusions conformes à leurs désirs. On tenta de réfuter la vérité par des
arguments ? par des sophismes, par les traditions des Pères et l’autorité de
1’Eglise. Pour soutenir la validité du quatrième commandement, ses défenseurs
sondèrent leur Bible avec un zèle accru. Munis de cette seule arme,
d’humbles hommes réistèrent à des savants qui
constatèrent, surpris et irrités, l’impuissance de leurs éloquents
sophismes contre le raisonnement simple et direct de gens versés dans les
Ecritures plutôt que dans les subtilités de 1’Ecole.
En l’absence de tout témoignage
biblique en leur faveur, plusieurs — oubliant que le même raisonnement avait
été employé contre Jésus et ses apôtres — répétaient avec une
inlassable persévérance : “ Pourquoi nos hommes éminents ne comprennent-ils
pas cette question du sabbat ? Vous n’êtes qu’une poignée ; il est
impossible que vous ayez raison et que tous les savants du monde aient tort. ”
Pour réfuter de tels
arguments, il suffisait de citer l’enseignement des Ecritures et l’histoire
des voies de Dieu envers son peuple au travers des siècles. Dieu opère par
ceux qui l’écoutent, qui lui obéissent et qui sont disposés, s’il le
faut, à faire entendre des vérités importunes et à dénoncer les péchés
populaires. La raison pour laquelle Dieu ne se sert pas plus souvent de savants
et d’hommes haut placés pour diriger des mouvements de réforme, c’est
qu’ils mettent leur confiance dans leurs credo, leurs théories et leurs systèmes
théologiques, et qu’ ils n’éprouvent pas le besoin de se laisser enseigner
d’en haut. Seuls ceux qui sont en rapport avec la Source de la sagesse peuvent
comprendre et expliquer les Ecritures. Lorsque des hommes peu versés dans la
science des écoles sont appelés à annoncer la vérité, ce n’est pas parce
qu’ils sont ignorants, mais parce qu’ils ne sont pas remplis d’eux-mêmes,
et ne refusent pas de se laisser enseigner de Dieu.
Disciples à l’école du Christ, ils sont grandis par leur humilité et
leur obéissance. En leur confiant la connaissance de la vérité, Dieu leur
confère une dignité en présence de laquelle pâlissent les honneurs
terrestres et la grandeur humaine.
La majorité des adventistes
repoussa la vérité concernant le sanctuaire et la loi de Dieu. Beaucoup
d’entre eux abandonnèrent aussi leur foi au mouvement adventiste et adoptèrent
des vues illogiques et contradictoires touchant les prophéties et le mouvement
lui-même. D’aucuns tombèrent dans la manie de fixer pour le retour du Christ
des dates successives. La lumière qui brillait alors sur le sujet du sanctuaire
leur aurait montré qu’aucune période prophétique n’atteint le retour du
Seigneur, le temps exact de cet événement n’ayant pas été prédit. S’étant
détournés de la lumière, ils s’évertuèrent, à plusieurs reprises, à en
fixer la date, mais ils essuyèrent chaque fois un nouveau désappointement.
Aux Thessaloniciens, qui
avaient reçu des théories erronées touchant le retour du Seigneur, l’apôtre
Paul conseilla judicieusement de soumettre leurs espérances et leurs désirs à
la critique de la Parole de Dieu. En leur citant les prophéties annonçant les
événements devant précéder le retour de Jésus, il leur montra qu’ils
n’avaient aucune raison de l’attendre de leur temps. “ Que personne ne
vous séduise d’aucune manière ” : tel fut son avertissement. En adoptant
des vues non fondées sur les Ecritures, ils couraient le danger de faire fausse
route, leurs désillusions les exposeraient à la risée des impies, et ils
risquaient de se laisser aller au découragement au point de douter des vérités
essen-tielles à leur salut. Cette exhortation de l’apôtre aux
Thessaloniciens renfermait un enseignement
important pour les derniers jours. Beaucoup d’adventistes prétendaient que
s’ils ne faisaient reposer leur foi sur une date précise marquant le retour
du Seigneur, ils ne pouvaient pas s’y préparer avec zèle et ferveur. Mais
les démentis successifs infligés à leurs calculs eurent pour effet d’ébranler
leur foi au point qu’il devint presque impossible de les intéresser aux
grands faits de la prophétie.
L’annonce de la date précise
de l’heure du jugement lors de la proclamation du premier message avait été
voulue de Dieu. Le calcul des périodes prophétiques sur lequel ce message était
basé, fixant la fin des deux mille trois cents jours à l’automne de 1844, était
inattaquable. Les tentatives réitérées faites en vue de découvrir de
nouvelles dates, et les raisonnements illogiques sur lesquels ces théories
reposaient, ne faisaient pas qu’éloigner les esprits de la vérité présente,
ils jetaient en outre le discrédit sur la proclamation de ce message. Plus se
multiplient et se généralisent les tentatives de fixer le temps précis du
retour du Christ, mieux cela répond aux desseins de Satan. .Dès qu’une date
est passée, le Malin couvre de ridicule et de mépris ses propagateurs, et
jette le discrédit sur le grand mouvement de 1843-1844. Ceux qui s’obstinent
dans cette erreur finiront par fixer une date trop éloignée, et, bercés dans
une fausse sécurité, ils ne se réveilleront que lorsqu’il sera trop tard.
L’histoire de l’ancien Israël est une image frappante de
celle des adventistes. Dieu avait conduit ces derniers tout comme il avait
conduit son peuple hors d’Egypte. Dans le grand désappointement, leur foi
avait été éprouvée comme l’avait été celle des Israélites à la mer
Rouge. S’ils avaient continué de mettre leur confiance en celui qui les avait
conduits, ils auraient vu le salut de Dieu. Si tous ceux qui travaillèrent
d’un commun accord à l’œuvre en 1844 avaient reçu le message du troisième
ange et l’avaient proclamé par la vertu du Saint-Esprit, le Seigneur aurait,
par eux, opéré avec puissance. Un flot de lumière se serait répandu sur le
monde, les habitants de la terre auraient reçu
l’avertissement, l’œuvre se serait achevée, et il y a des années
que le Seigneur serait venu pour introduire les siens dans la gloire.
Dieu ne désirait pas que les
Israélites errassent quarante ans dans le désert ; il voulait les conduire
directement au pays de Canaan et les y voir saints et heureux. Mais “ ils ne
purent y entrer à cause de leur incrédulité. ” (Hébreux 3 : 19.)
Leurs murmures et leurs apostasies les firent tomber dans le désert, et
une autre génération fut suscitée. pour posséder le pays promis. Dieu ne désirait
pas non plus que le retour de Jésus tardât si longtemps, et que ses enfants
demeurassent tant d’années dans un monde de douleur et de larmes. Mais leur
incrédulité les a séparés de Dieu. Ayant refusé d’accomplir la tâche
qu’il leur avait assignée, ils ont été remplacés par d’autres. C’est
par miséricorde envers le monde que Jésus retarde sa venue, afin de donner aux
pécheurs l’occasion d’entendre l’avertissement, et de trouver en lui un
abri au jour de la colère de Dieu.
Aujourd’hui, comme dans les
siècles précédents, le message dénonçant les péchés et les erreurs de
notre époque suscitera de l’opposition. “ Quiconque fait le mal hait la
lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées.
” (Jean 3 : 20.) Devant
l’impossibilité de défendre leurs positions par les Ecritures, et décidés
à s’y maintenir en dépit de tout, les adversaires attaquent la réputation
et les mobiles de ceux qui plaident la cause d’une vérité impopulaire. Cette
tactique a servi dans tous les siècles. Elie fut accusé de troubler Israël, Jérémie,
de le trahir et Paul, d’avoir souillé le temple. En tout temps, ceux qui ont
voulu soutenir la vérité ont été dénoncés comme séditieux, hérétiques
et schismatiques. Des foules, trop peu croyantes pour accepter la “ parole
certaine ” des prophètes, recevront avec une crédulité aveugle
une accusation contre ceux qui osent dénoncer des péchés à la mode. Cet
esprit se manifestera de plus en plus. Les Ecritures annoncent clairement que le
jour viendra où les lois civiles seront si contraires à la loi de Dieu que
celui qui voudra obéir aux préceptes divins devra braver l’opprobre et les
châtiments réservés aux malfaiteurs.
En face de cette situation,
que doit faire le messager de la vérité ? Doit-il la taire, puisqu’elle ne
fait que pousser les gens à l’éluder ou à la nier ? Nullement. Il n’a pas
plus de raisons de la cacher que n’en ont eu les anciens réformateurs. L’
histoire des saints et des martyrs a été conservée au profit des générations
futures. Ces vivants exemples de sainteté et de fermeté inébranlable nous
sont parvenus pour encourager ceux qui sont maintenant à la brèche. Ce n’est
pas pour eux seulement qu’ils ont reçu la grâce et la vérité, mais afin
d’en illuminer la terre. Si Dieu a confié des lumières à ses serviteurs,
c’est pour qu’ils les fassent briller sur le monde.
Le Seigneur disait autrefois à l’un de ses porte-parole :
“ La maison d’Israël ne voudra pas t’écouter, parce qu’elle ne veut
pas m’écouter. ” Néanmoins, “ tu leur diras mes paroles, qu’ils écoutent
ou qu’ils n’écoutent pas ” . (Ezéchiel 3 : 7 ; 2
: 7.) Au serviteur de Dieu en notre temps est donné cet ordre : “ Crie
à plein gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une trompette, et
annonce à mon peuple ses iniquités, à la maison de Jacob ses péchés. ”
Dans la mesure des moyens qui
lui ont été confiés, quiconque a reçu la lumière de la vérité est sous la
même responsabilité solennelle et redoutable que le prophète d’Israël
auquel le Seigneur disait : “ Fils de l’homme, je t’ai établi comme
sentinelle sur la maison d’Israël.
Tu dois écouter la parole qui sort de ma bouche, et les avertir de ma part.
Quand je dis au méchant : Méchant, tu mourras ! si tu ne parles pas pour détourner
le méchant de sa voie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te
redemanderai son sang. Mais si tu avertis le méchant pour le détourner de sa
voie, et qu’il ne s’en détourne pas, il mourra dans son iniquité ; et toi
tu sauveras ton âme. ” (Ezéchiel 33 : 7-9.)
Le grand obstacle qui empêche
la proclamation et la réception de la vérité, c’est qu’elle suscite
l’opprobre et la persécution. C’est là le seul argument contre la vérité
que ses champions n’aient jamais pu réfuter. Mais ce fait ne rebute pas le
vrai disciple de Jésus-Christ. Il n’attend pas que la vérité devienne
populaire pour la défendre. Convaincu de son devoir, il en accepte délibérément
les inconvénients, estimant, après l’apôtre des gentils, que “ nos légères
afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure,
un poids éternel de gloire ” (2 Corinthiens 4 : 17) ; il considère avec un ancien prophète “ l’opprobre de
Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Egypte ” (Hébreux
11 : 26).
Quelle que soit leur
profession de foi, ceux qui, dans les choses religieuses, se laissent diriger
par la prudence plutôt que par des principes, ne sont que des opportunistes. Il
faut faire le bien parce que c’est le bien, et laisser à Dieu le soin des
conséquences. Le monde est
redevable de toutes ses grandes réformes à des hommes de principe, de foi et
de courage ; c’est par de tels
hommes que celle de notre temps doit être menée à bien.
Voici ce que le Seigneur dit
à ses serviteurs : “ Ecoutez-moi, vous qui connaissez. la justice, peuple,
qui as ma loi dans ton cœur ! Ne craignez pas l’opprobre des hommes, et ne
tremblez pas devant leurs outrages. Car la teigne les dévorera comme un vêtement,
et la gerce les rongera comme de la laine ; mais ma justice durera éternellement,
et mon salut s’étendra d’âge en âge. ”
(Esaïe 51 : 7, 8.)